Article de presse

Assassinat de DJ LamC : «Un crime antisémite étouffé par les pouvoirs publics»

Pour l’avocat de la famille du DJ, les pouvoirs publics étoufferaient délibérément l’affaire. En 2003, Adel Amastaibou assassinait le DJ juif. Hier, la Cour d’Appel a confirmé le non-lieu «pour raisons psychiatriques».

Le 20 novembre 2003, Sébastien Sélam était retrouvé poignardé de plusieurs coups de couteau dans le parking de son immeuble du 10e arrondissement. Emotion dans la communauté juive de la capitale où le jeune homme était un D.J. en pleine ascension. Déclaré « irresponsable pénalement » en 2006, schizophrène paranoïde selon les experts, Adel Amastaibou avait déclaré lors de son arrestation « j’ai tué un sale juif, j’irai au paradis ». La famille de la victime souhaite qu’il soit jugé pour crime antisémite, mais hier la Cour d’Appel de Paris a confirmé le non-lieu, jugeant l’agresseur coupable, mais pas responsable pénalement.

L’avocat de la famille, Axel Metzker, promet de ne pas s’en tenir là. Il s’apprête à porter plainte contre pratiquement tous les protagonistes et veut passer en cassation. Pour lui, les pouvoirs publics étouffent l’affaire. Il s’en explique dans un entretien à StreetPress.

Pourquoi n’acceptez-vous pas le jugement d’irresponsabilité?

Dès son arrestation le soir du meurtre, Adel Amastaibou a répété de nombreuses fois « sale juif ». Dans le procès verbal, il est noté qu’il reste calme et posé. Il est protégé par son psychiatre depuis plusieurs années. Je me demande si certains experts n’ont pas été corrompus ou bien ont peur tout simplement. Quand il dit devant les caméras qu’il entend des voix, il copie des affaires similaires.

A aucun moment on n’a dit qu’il était fou, pour toutes ses infractions précédentes, donc je ne vois pas pourquoi pour un crime anti-juif il serait devenu irresponsable. Normalement, le passé médical ne présuppose pas de l’état psychologique au moment des faits. Admettons qu’il soit bien schizophrène, il a très bien pu être dans une phase de lucidité ce soir là. C’était un guet-apens dans un parking.

J’ai l’intime conviction que c’est un simulateur depuis que j’ai croisé son regard. Il avait un travail, une petite amie et il n’y a aucun certificat médical de schizophrénie avant le meurtre. Mme Sélam [la mère de la victime, ndlr] est en danger. Il lui a envoyé plusieurs courriers dont un lui disait « veuillez retirer la plainte ». Ce qui s’est passé à Roquebrune [La récidive d’un déséquilibré jugé irresponsable, ndlr] va recommencer si le meurtrier est relâché.

“C’est une affaire d’Outreau à l’envers”.

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Auteur: Marie Molinaro
Média: Steetpress

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